Condition de la femme - Lettres Persanes

14/12/2016

Les Femmes

Fatmé, Roxane, Zéphis, Zachi, Zélis ➝ les noms des femmes sonnent orientaux, permet de renforcer le réalisme de l'oeuvre.

Les femmes du sérail sont les seuls personnages féminins du roman. Leurs noms font échos aux personnages féminins de Bajazet (Zatime et Zaïre)

Le sérail apparaît très vite dans les Lettres persanes et il y revient souvent. C'est le lieu où sont gardées les nombreuses femmes d'Usbek. Il apparaît bien en premier lieu, comment un lieu de servitude. Les femmes y sont considérées comme des esclaves, dédiés au plaisir de leur maître. Elles lui doivent obéissance, comme il leur rappelle à de nombreuses reprises et ne sont là que pour son plaisir.

Dès le plus jeune age, les femmes persanes sont mises à l'écart, comme nous l'apprend Zélis, dans la lettre LXII, où elle explique à son époux qu'elle a décidé d'isoler leur fille qui n'a que sept ans. Elle nous dit que les femmes doivent être consacrées au sérail.

La femme n'a donc aucune liberté, à aucun moment de sa vie, son enfance est très courte. Quand elle n'entre pas dans le monde du sérail dés son plus jeune age, elle est achetée. On peut voir dans les lettres LXXIX et XCVI, le grand eunuque noir faire l'achat de deux femmes destinées à des sérails. Ce n'est donc même pas le maître du sérail qui choisit ses femmes. Elle apparaissent bien comme de simples objets (voir lettre LXIII).

Ces femmes si enchaînées ressentent alors tout naturellement un besoin de liberté, qu'elles ne peuvent assouvir que dans le désir, et la tentation d'aller trouver leur plaisir ailleurs. Elles n'ont pas le droit d'avoir du plaisir avec d'autres personnes que leur époux, que ce soit entre elles, avec leur servante (voir lettre IV), ou avec les eunuques. Il n'est même pas utile de préciser qu'il est hors de question d'en avoir avec un autre homme. Le plaisir apparaît en tout cas comme une préoccupation majeure des femmes du sérail. Mais ce plaisir reste dépendant de leur époux, qu'elles doivent se partager.

Toutes ces frustrations et interdictions amènent logiquement la femme à trouver sa seule liberté dans le désir, qui ne peut être limité par le maître et la recherche du plaisir ailleurs est une conséquence directe de leur enfermement. Comme l'avouera Roxane dans la dernière lettre : "J'ai toujours été libre : j'ai réformé tes lois sur celles de la nature, et mon esprit s'est toujours tenu dans l'indépendance" Ainsi si leur corps est enchaîné, leur esprit garde sa liberté.

Toutefois, le désir n'est pas leur seule liberté. Les femmes ont un certain pouvoir dans le sérail. D'abord sur les eunuques, qu'elles commandent pour la satisfaction de leurs caprices, comme s'en plaint le grand eunuque noir dans la lettre IX. Il y explique que les femmes, qui doivent lui obéir sur les grandes choses, ont pourtant le pouvoir sur de petites choses, et de plus elles décident de son sort auprès d'Usbek. En effet, les femmes ont sur leur époux même une force. Elles réussissent à l'influencer par justement ce plaisir qu'elles lui donnent. Elles ont un pouvoir charnel sur leur maître, dépendant finalement de leurs corps. Ce pouvoir ne s'arrête pas là. Il s'accroît encore dans la jalousie d'Usbek. Dans la lettre LXII, Zélis met en avant la dépendance d'Usbek : "Dans la prison où tu me retiens, je suis plus libre que toi : tu ne saurais redoubler tes attentions pour me faire garder, que je ne jouisse de tes inquiétudes ; et tes soupçons, ta jalousie..."


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