Pantagruel
L'ouvrage de Rabelais se compose de cinq livres. Le premier a pour titre Gargantua, et les quatre autres Pantagruel. Le titre complet du premier est : Pantagruel. Les horribles et épouvantables faits et prouesses du très renommé Pantagruel Roi des Dipsodes, fils du Grand Géant Gargantua. Composés nouvellement par maitre Alcofribas Nasier. Il sera suivi du Tiers livre en 1546 (Le Tiers Livre des faits et dits Héroïques du noble Pantagruel, composés par M. François Rabelais, docteur en médecine et Calloier des Iles d'Hyères), du Quart livre en 1552 (Le Quart Livre des faits et dits Héroïques du noble Pantagruel. Composé par François Rabelais, Docteur en Médecine et Calloier des Iles d'Hyères) et du Cinquième livre, posthume.
Le livre se décompose en plusieurs épisodes :
Rabelais commence par la généalogie de Pantagruel, dans la lignée des géants de l'histoire antique, de la bible et des récits populaires. Puis il raconte la naissance de Pantagruel dont la mère meurt en couche. Son nom est lié à la grande sécheresse qui sévit : « son père lui imposa ce nom, car panta en grec veut dire "tout", et gruel en arabe veut dire "altéré" ».
Le Livre raconte ensuite l'enfance de Pantagruel, toute de démesure pour sa nourriture, ses vêtements et ses actions. Puis viennent les études de Pantagruel. Son éducation commence à Poitiers. Après quoi il fait le tour de France des Universités : Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Avignon, Valence, Bourges, Orléans. Chaque Université est l'objet d'une critique satirique.
C'est à Orléans qu'il rencontre l'étudiant limousin qui parle le latin déformé des étudiants de la Sorbonne. Rabelais se moque ainsi de l'étudiant parisien qui « ne fait qu'écorcher le latin, et pense ainsi pindariser, et il doit bien penser qu'il est un grand orateur en français, parce qu'il dédaigne la façon normale de parler. ».
Enfin, Pantagruel arrive à Paris où il visite la librairie de Saint-Victor qui contient les livres qui servaient à l'instruction scolastique du Moyen Âge, instruction qui est mise en cause par les idées humanistes de la Renaissance. C'est une longue énumération de livres les uns réels les autres imaginaires avec pour chacun une intention comique.
À Paris, Pantagruel reçoit une lettre de son père décrivant les règles qui régissent une bonne vie et une bonne instruction au temps de la Renaissance. On est sorti du Moyen Âge où : « Le temps était encore dans les ténèbres, rappelant la brutalité et la calamité des Goths, qui avaient détruit toute la bonne littérature. ».
Puis Pantagruel découvre Panurge. C'est l'occasion d'un épisode burlesque, satire sur l'incommunicabilité du langage quand Panurge essaie toutes les langues pour s'exprimer.
L'épisode suivant est une satire de la justice. Pantagruel, ayant fait la preuve des grandes connaissances qu'il a acquises, est prié de statuer sur un différend entre Baisecul et Humevesnes qui occupe la justice depuis plusieurs années. On lui propose des charrettes de documents à étudier, mais lui veut simplement entendre les plaignants sans les avocats qui compliquent les procès.
Le livre décrit ensuite les facéties de Panurge à la mode des livres populaires : la façon rocambolesque par laquelle il a échappé aux Turcs ; comment il joue des mauvais tours à la maréchaussée ; comment il a toujours sur lui tout ce qu'il faut pour faire des farces aux passants ; comment il s'enrichit auprès de l'église en trichant sur la façon de payer les pardons ; le récit des mauvais procès qu'il a engagés pour des raisons fantaisistes.
Les chapitres suivants sont une critique des sophistes ; Panurge se moque d'un grand clerc anglais dans un combat de rhétorique fait uniquement par signes des mains.
Puis Panurge est aux prises avec une « grande dame » qui ne répond pas à ses avances ; pour se venger il lui joue un sale tour. Pantagruel est rappelé par son père pour aller combattre les Dipsodes qui ont envahi leur territoire. Panurge trouve le moyen de tuer par ruse six cent soixante chevaliers. A son tour Pantagruel affronte les géants dans un combat épique.
Épistémon a la tête tranchée dans la bataille, mais Panurge sait la lui remettre et Épistémon raconte ce qu'il a vu dans l'au-delà où les diables sont de bons compagnons et où les damnés vivent dans un état à l'opposé de ce qu'ils étaient sur terre. On y rencontre les grands noms, mais aussi Pathelin, Le franc-archer de Bagnolet etc...
Suivent encore quelques mémorables aventures : l'auteur visite la bouche de Pantagruel (un des grands moments du livre, et un moment de génie de l'auteur), on soigne l'estomac de Pantagruel par l'envoi d'une expédition.
Le livre se termine par une dernière attaque de la vie monacale et des théologiens hypocrites qui calomnient les livres pantagruéliques.
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