Question de synthèse - La Princesse de Clèves

29/03/2017

Questions de synthèse - La Princesse de Clèves, Mme de La Fayette

La question de la vraisemblance. Quels sont les procédés de vraisemblance dans le roman ? Le récit est-il vraisemblable ?

I - La querelle (suite à la parution du roman)

La vraisemblance est une règle issue de la Poétique d'Aristote et devenue centrale au Classicisme.

Jamais au spectateur n'offrez rien d'incroyable

Le vrai peut quelquefois n'être pas vraisemblable

- Boileau

Elle correspond à l'exigence que les fictions soient conformes à l'opinion du public, ce qui permet au lecteur d'adhérer à ce qu'il lit. Ce qui définit le vraisemblable, c'est le principe formel de respect de la norme.

1ère querelle célèbre : La Querelle du Cid :

  • En 1637, on jugea que le Cid de Corneille (tragicomédie) n'était pas vraisemblable, puisqu'il n'est pas conforme aux comportements habituels qu'une fille d'honneur épouse le meurtrier de son père
  • En 1678, l'aveu que la Princesse de Clèves fait à son mari de son amour pour Mr. de Nemours fit l'objet de la même critique. Il semble au lecteur de l'époque qu'il soit invraisemblable de faire de son mari son confident. Cet exemple montre que le vraisemblable dépend naturellement des codes sociaux et des valeurs de chaque époque. C'est en quoi il est lié à la bienséance (= ce qui est considéré comme convenable, décent par le public ; le respect des biesnéances est une règle du théâtre classique)

Donneau de Visé, fondateur et directeur d'un journal de l'époque (Le Mercure Galant), en 1678 lance une enquête à propos de cet aveu : il demande à ses lecteur de donner son avis.

L'aveu de Mme de Clèves à son mari est extravagant, et ne se peut dire qeu dans une histoire véritable ; mais quand on en fait une à plaisir, il est ridicule de donner à son héroïne un sentiment si extraordinaire

- Bussy-Rabutin

Les Lettres à Madame la Marquise *** sur le sujet de La Princesse de Clèves de Bouhours (jésuite) et Valincour ont également discuté de la vraisemblance de l'oeuvre et du problème de l'aveu → éloge du pathétique qui en découle.

L'Abbé de Charmes et Fontenelle se sont eux aussi exprimés sur le sujet

II - La vraisemblance dans le roman

Mme de La Fayette est la 1ère à revendiquer la gloire un peu scandaleuse que représente l'anomalie de l'aveu avec des expressions au sein du roman : "Je vais vous faire un aveu que l'on a jamais fait à son mari" ; "La singularité d'un pareil aveu, dont elle ne trouvait point d'exemple, lui en faisait voir tout le péril" et surtout "Cette histoire ne me paraît guère vraisemblable, Madame"

Pourtant, de nombreux procédés s'efforcent de mettre en avant la vraisemblance psychologique de l'oeuvre :

  • Vraisemblance du sentiment amoureux de la Princesse et de Mr de Nemours : Parallélisme et symétrie des personnage dans le texte de la renconte qui donne l'impression qu'il sont prédéstinés l'un à l'autre "Se voyant souvent, et se voyant l'un et l'autrece qu'il y avait de plus parfait à la cour, il était difficile qu'ils ne se plussent infiniment"
  • Vraisemblance des doutes de la Princesse sur la permanence du sentiment amoureux : Elle est construite tout au long du roman car amenée par l'éducation de Mme de Chartres et par les récits enchassés. Le renoncement final à l'amour est préparé, annoncé.
  • Vraisemblance de la réaction de Mr de Clèves à l'aveu de sa femme : Il est préparé par les conseils qu'il donne à son ami Sancerre 
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